Où qu'elle soit, il n'y a rien à faire, la pas-dégourdie reste une pas-dégourdie. Entre amis, en buvant un martini, en mangeant des sushis ou des cookies, l'après-midi, même la nuit, sous la pluie ou quand le ciel (bas et lourd pèse comme un couvercle) est gris, à Paris,  mais aussi: en Italie, en Turquie et ... aux Etats-Unis, bah oui (et je suis sûre en Colombie aussi, au Chili ou au Tanzanie, si un jour elle y va dans sa vie!). Parce que dans la pas-dégourdinesse (oui, ça existe dans MON dictionnaire), elle est bilingue. Trilingue même. Allez, polyglotte sur ce coup là. Duchesse de la pas-dégourdinesse. Princesse! Non, mieux: Tsarine! Au diable l'avarice!

J'ai largement relaté dans ces pages virtuelles mes moults et moults anecdotes de pas-dégourdinesse aigüe (et encore, j'en ai laissé BEAUCOUP de côté... La rédac en chef avait mis son véto!).

Bon, bah, je crains fort que mon petit symptôme de je-ne-sais-plus-parler-plus-penser-plus-quoi-faire-de-mon-cerveau-zéro-égal-la-tête-à-toto-parce-que-je-ne-sais-pas-quoi-dire-d'autre-quand-je-rencontre-un-XY-qui-me-plaît-un-peu m'ait suivi jusqu'ici,en Exiland. Me souvenais pas du tout l'avoir mis dans mes bagages. C'est pas dingue, ça?!! Mais depuis quand j'suis comme ça? 3 ans, maxi. 4? Je ne sais pas. C'est arrivé un peu comme ça, sans que je m'en rende compte. Vicieuse, la chose! Comment ça se fait que ça me surprend toujours autant?! C'est vraiment étrange. Parce que bon, tout le monde le dit , j'ai l'air.... forte. Voilà, c'est ce qui semble me caratériser d'après mes amis. Confiance en moi, sûre de moi, genre la nenette qui fonce. Et il ne faut quand même pas oublier deux choses: théâtre et prof.  Donc, parler devant des I.N.C.O.N.N.U.S, c'est un peu mon rayon, ma tasse de thé, le gant qui va à ma main. Alors, pourquoi, why, porque, perche, warum et j'ai oublié en russe, POURQUOI je me transforme en maladroite incontrôlée qui rougit et qui bafouille quand je rencontre un mec qui me plaît? Mais le pire, le PIRE, c'est que  jusqu'ici, je croyais que mon penchant pour la débilité n'était réservé qu'aux mecs qui me plaisaient, pour lesquels j'avais un  petit crush, quelque chose...

C'est ce que je croyais...

J'avais tort. Dommage pour  moi. :-s

Même un mec qui me sourit innocemment et/ou poliment peut me rendre invalide-de-la-tête maintenant. Voilà, c'est la nouveauté, la collection automne-hiver vient de sortir. Ils ne m'avaient pas prévenue, c'est tout. Alors, forcément, ça surprend quand ça arrive.

Mais qu'est-il arrivé au juste?

Alors, pour faire court et concis (je sais, je ne sais pas faire ça, court et concis, j'ai toujours besoin de faire des apartés, des ( ) longues de 10 lignes, bref, je pourrais pas être journaliste, je sais, mais c'est pas grave, ze vais essayer)

Où: à la caisse de mon Stop&Shop (équivalent made in US d'un Auchan ou d'un carreouf)

Quand: ce soir, mercredi 28 septembre, aux alentours des 19h00, heure d'Exiland.

Qui: Moi, Reine de la pas-dégourdinesse, avec mon lecteur MP3 à fond dans les oreilles, et "David", caissier au Stop & Shop.

Témoin: le monsieur derrière avec son gros ventre et sa casquette, autochtone d'Exiland.

Armes du crime: un sourire, une carte bleue, la nature (qui a voulu que je sois pas dégourdie)

Les faits: Miss-pas-dégourdie arrive avec son caddie afin de régler ses achats. Elle est un peu perdue dans ses rêveries et dans ses pensées (finalement, la recette végétarienne n'a pas marché! => Comprendra qui voudra...) et donc, elle ne prête pas vraiment attention à ce qui l'entoure. Elle fait la queue, et attend patiemment son tour. Quand le monsieur de devant s'en va, le caissier , a.k.a David, se retourne vers Miss pas-dégourdie, et lui affiche un bien joli sourire accompagné d'un "hi, how are doing tonight, do you have your stop&shop card?". Miss Pas Deg': "yes, there it is". 3 minutes passent (le temps de mettre les articles dans les sacs et de se dire que, quand même, il est mignon le David) et il faut payer. Et là, en soi, il n'y avait pas de quoi en faire un plat, mais pas-dégourdie tu es, pas-dégourdie-tu-resteras, et ce, où que tu sois.

Donc, je regarde le David, lui décroche mon plus joli sourire (à mon tour) et lui tends ma carte bleue (qui est verte ici mais je traduis, parce que bon...). Là, il me regarde, me sourit (à son tour), se penche par dessus sa caisse vers moi ("Mais qu'est ce qu'il fait???"), se décroche limite le bras pour .... passer la carte bleue-verte dans la machine à CB qui se situe juste à côté de moi. Comme en France, ici, à Exiland, on met nous même notre carte dans la machine et on compose notre code secret. Sauf que moi, à lui lancer un regard malicieux et un sourire charmeur (du moins j'espère), je ne réfléchis plus, et je lui donne ma CB au lieu de faire la dégourdie et de la mettre directement dans la machine.

Bon, en soi, ce n'est pas très grave, ça nous est arrivé à tous de tendre la CB au caissier au lieu de la mettre dans la machine directement. Non, ce qui n'arrive à P.E.R.SO.N.N.E sauf à moi, c'est la couleur tomate-coquelicot-écarlate-rouge-fluo qu'a pris mon visage. Pourquoi? C'était pas grave, c'était rien, j'ai juste pas réfléchi. Et ben non, je rougis comme une grosse tomate farcie, et je suis super gênée. A tel point que le David en question me regarde, me sourit encore, et me répete que ce n'est pas grave AU MOINS 4 fois!!!! mais rien n'y changeait, plus il me regardait, plus je rougissais-de-rougir-pour-rien!!!!!

Phrase de la fin qui m'achève: " you could forget every single time you come here, it would never bother me Miss (pas-dégroudie j'avais envie de lui dire)". Et il sourit encore.

Et là je me mets à courir dans le Stop&Shop avec mon caddie, en hurlant arghhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!

Voilà.

Une belle démonstration de ma pas-dégourdisation naturelle! Même un mec dont je me fiche éperdument peut me rendre débile.

Heureusement qu'on ne me voit pas, cachée derrière mon écran, jepeux tout lire, et rougir à tout va, personne ne voit! Na!

Bon, bah, éprouvante journée, z'vais aller me coucher!