A toi

Loin là bas

Avec eux

Du moins je crois

Ou bien j'espère

Parfois, je ne sais plus

Je ne crois pas...

Ou je n'ose plus.

Plus la foi...

L'ai-je jamais eue?

Vendredi 13. 1998.

Ou était-ce 1997?

Trouble dans les dates, Troubles dans ma tête. Je ne parle  même pas de mon coeur.

A toi, à qui je ressemble tant.

A toi qui a emporté tant de secrets.

A toi, à qui je dois tant.

A qui je n'ai jamais dit assez combien tu comptais.

Combien je t'aimais.

Toi chez qui j'allais tous les mardis soirs.

Toi qui me faisais réciter mes monologues, mes répliques.

Toi qui me gâtais le midi.

Et moi, stupide adolescente sans cerveau, qui ne me rendais pas compte de l'Or que j'avais à ma portée.

Tu me manques. Encore et toujours.

Dans ces petits détails qui font mon quotidien.

Dans ces grands tournants et tourments que j'aurais aimé partager.

Je n'aurai jamais la joie et la fierté de te présenter à celui qui sera peut-être l'homme de ma vie, un jour, si je le trouve, au détour d'une rue, au coin d'un heureux hasard.

J'ai mes souvenirs et mes histoires.

Je revois les meubles, la maison si nette dans ma mémoire. Le cerisier dans le jardin qui donnait des cerises aigres, des cerises à "clafoutis". Poupou, la tourterelle, Caroline. La cave qui me faisait un peu peur. Le "cabinet de toilette" et les BD lues et relues et relues dans le coin. L'eau de Cologne. Le traversin qui me faisait mal aux cervicales.

Mes anecdotes, quelques photos, des cartes et une recette.

Des souvenirs de colis remplis de bonbons en colonie de vacances.

Tout cela, je le porte avec moi, bien sûr.

Et puis...

Et puis,  je  t'ai aussi avec moi chaque jour. Quand, face au miroir, mon reflet te dessine.

Je n'accepte pas ce reflet, oui, c'est vrai. Mais ce que j'en accepte, c'est de toi que je le tiens.

Tout comme ta force.

Que j'ai récupérée le long du chemin de la vie.

La force de penser à toi, sans mouiller mes yeux, et de sourire.

Bien sûr, une douce mélancolie. Bien sûr, parfois, un  coup de poing au coeur.

Quand je réalise. Quand je prends conscience que tout a foutu le camp.

Comme ça. En trois coups.

En trois coups. Et en trois mots.

Tu me manques.

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